Un chasseur d’images amateur à nouveau confiné en août 2020

Au cours du mois d’août, à la suite de l’inflammation d’un genou, le chasseur d’images amateur se retrouve à nouveau confiné, mesure d’autant plus d’actualité durant la période de canicule du milieu de l’été. Survenue le 25 juillet, la douleur s’ajoute à un renforcement, à compter du 20, des mesures sanitaires avec le port du masque systématique dans les commerces.

Restreint quant à l’amplitude de ses déplacements pédestres à Châtellerault, le photographe se cantonne à l’examen quasi-quotidien de la Vienne entre l’usine hydroélectrique EDF et le pont Camille de Hogues.

Le 23 juillet 2020, le comportement agressif d’une poule d’eau a appelé son attention sur la présence d’un intrus dans le canal de décharge de l’usine. Un ragondin était poursuivi par l’oiseau alors qu’il s’était approché de trop près de l’un de ses petits. L’observation attentive des lieux permet la découverte d’une famille de quatre individus de cet herbivore, excellent nageur.

A partir du début août, à la moindre alerte, l’aigrette garzette, à nouveau seule, se réfugie dans un arbre dressé sur le terre-plein central de l’usine. Elle y rejoint pigeons et corneilles. Ces dernières y nichent en couples séparés.

A la mi-août, après un très court passage au début du mois, le chevalier guignette semble vouloir prendre ses quartiers pour la fin de l’été au déversoir.

Au milieu de l’été, la colonie de canards colverts compte une trentaine d’individus. En dehors des pigeons, elle est localement l’espèce la plus représentée. Les mâles ont perdu leur superbe avec leur plumage estival. Leur distinction pose alors quelques difficultés.

Aperçus le 15 août, les grands cormorans ne paraissent pas encore très décidés à rejoindre pour la fin de l’année le site de la Manu, en bord de Vienne. Les arbres du terre-plein central de l’usine leur serviront plus tard de dortoirs.

Le couple de martins-pêcheurs semble avoir définitivement abandonné la confluence de l’Envigne pour le canal en aval du déversoir EDF. Depuis les branches des végétaux recouvrant les petites îles rocheuses, ils peuvent à loisir exercer leur principale activité, le plongeon. S’il est possible de repérer le vol des deux flèches bleues, les photographier ensemble est un défi pas encore relevé.

Avec un effectif porté à cinq, les mouettes rieuses ont perdu leur capuchon sombre de la période nuptiale du début de l’été. Une tête pâle avec une tache sombre à la joue caractérise déjà le plumage hivernal.

Les plus nombreux localement, les pigeons bisets recouvrent régulièrement le versant oriental du terre-plein central du barrage. Ces oiseaux présentent différents plumages aux couleurs variées avec plusieurs tons de gris et de marron.

Un groupe de gallinules poules d’eau constitue la troisième espèce en importance, présente sur le site. Comptant déjà quelques juvéniles, au plumage plus clair, à la mi-juillet, il s’accroît de poussins, véritables boules de duvet d’où ressortent un bec rouge et des yeux énormes. La protection de ces derniers montre l’aptitude des femelles à se battre farouchement : un ragondin en a fait les frais.

Au début du mois d’août, au moment de la canicule, la rive droite de la Vienne, en amont du pont Camille de Hogues, voit les arbustes fréquentés par de nombreux passereaux à la recherche d’eau : moineaux, pinsons des arbres et verdiers. Ces populations, généralement abritées par les arbres de la place Camille de Hogues, comptent beaucoup de juvéniles un peu maladroits.

La constance du chasseur d’images, dans la fréquentation des bords de Vienne, intrigue quelques passants qui, par curiosité, échangent avec lui quelques mots. Des précisions leur sont données tout en leur faisant connaître son appartenance à la Société des Sciences de Châtellerault et en les invitant à consulter le site de l’association. Ces discussions ont lieu toujours dans un contexte sanitaire particulier imposant une certaine prudence. La distanciation physique est appliquée y compris à l’égard de quelques amis alors croisés.

Outre une alimentation hebdomadaire de sa page facebook, le photographe contribue régulièrement au recueil de données de l’application i-Naturalist avec plus de 80 observations enregistrées.

Denis Lemaître

Lettre d’information aux adhérents du 6 septembre 2020

Chère adhérente, cher adhérent,

En ce moment de rentrée scolaire ou autre, je reviens vers vous pour un nouveau point de situation après deux mois de silence.

Tout d’abord, j’espère que vous avez passé un bel été, malgré un contexte très particulier. Pour celles et ceux qui seraient encore en vacances, je leur souhaite une bonne continuation.

1°) De leur côté, vos administrateurs préparent activement la reprise des activités de la Société des Sciences avec, dès le 8 septembre, la tenue d’un conseil d’administration. Ils se réuniront sous ce format pour seulement la troisième fois de l’année, le dernier conseil ayant eu lieu le 4 février 2020. Depuis, seuls les membres du bureau ont pu se voir les 3 mars et 7 juillet. 

Cette réunion du conseil sera, pour eux, l’occasion de mettre en musique les manifestations de l’automne :

  • la participation aux Journées Européennes du Patrimoine l’après-midi des samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 14 à 18 H 30,
  • l’animation de l’exposition de la jeep lunaire au Grand Atelier à compter de la même période après son transfert du bâtiment 208 au musée le 14 septembre,
  • l’aménagement du programme des conférences pour le second semestre 2020 avec une rentrée le 23 septembre, salle de la Gornière. En la matière, une consultation régulière du site de la Société est conseillée.

2°) Un comité de rédaction précédera ce conseil. A l’instar du printemps, l’équipe « publications » est restée active au début de l’été. A la suite d’un entretien avec un journaliste le 9 juillet, le quatrième tome de la Petite et Grande Histoire de Châtellerault racontée par ses rues, titré la Plaine d’Ozon, a fait l’objet d’un article dans la presse locale le 13. Dès lors, il a été mis en vente à la boutique de l’Office de Tourisme, à la librairie de la place Dupleix et au Hall de la Presse à Ozon. Il sera bien sûr proposé lors de nos prochaines conférences.

Comme prévu, le tirage du bulletin n° 152 a été réalisé. La version numérique sera diffusée au milieu du mois de septembre. Les modalités de distribution de la version « papier » restent à l’étude. Un dépôt tardif dans les boîtes à lettres est toujours à craindre. La priorité sera donnée à une mise à disposition lors des conférences de septembre et d’octobre.

Le contenu du bulletin n° 153 et les suivants sera alors évoqué. Outre les maisons communes du Grand Châtellerault, la commémoration du centenaire d’évènements intéressant l’agglomération voire le département pourrait constituer un nouveau fil rouge.

Toujours dans l’optique d’un bulletin spécial, des témoignages relatifs au confinement sont recherchés. Les quelques articles récemment diffusés peuvent en être la base.  

 

Dans l’espoir de vous revoir en pleine forme, je vous souhaite, en mon nom personnel et au nom des administrateurs de votre société, une excellente rentrée. Surtout prenez bien soin de vous et votre entourage.

Très cordialement.

Votre président, Denis Lemaître.

Un chasseur d’images amateur loin de Châtellerault

A la fin du printemps et au début de l’été 2020, bien que privé de vacances, le chasseur d’images masqué reprend le volant, abandonné depuis le 14 mars, pour s’éloigner de la ville de Châtellerault. D’abord réduits à un rayon de 100 kilomètres, les déplacements, multipliés à la mi-juillet (lors séjour des petites-filles), se font, pour certains, hors de la Vienne.

Dans un premier temps, tout en restant dans les limites départementales de la Vienne, le photographe reprend des activités familiales, sportives et surtout associatives. Il assiste ainsi, le 14 mai, à La Puye, au choix, par sa fille, d’une nouvelle compagne à quatre pattes. L’instant est bien sûr immortalisé avec quelques prises de vues. Un mois plus tôt, Cali, sa chienne, l’a quitté après treize ans de vie commune, au même âge que Pépite, évoquée dans le premier article. River, toujours de la race golden retriever, rejoindra sa nouvelle famille, un mois plus tard. Avant de s’installer à Pouzioux à la mi-août, elle aura ainsi le temps de s’acclimater à son nouvel environnement familial à Morthemer. Plusieurs liaisons vers ces villages de Chauvigny et de Valdivienne seront, pour le chasseur d’images, l’occasion de nouvelles découvertes. Avec des rougequeues, familiers du château de Morthemer, mésanges à longue queue et hirondelles rustiques, rencontrées à Pouzioux, complètent provisoirement sa collection d’oiseaux avant de surprendre, le 19 août, une grande aigrette en amont du pont de Saint-Martin-la-Rivière.  S’y ajoutent des papillons comme l’azuré, le robert-le-diable, le collier blanc et le cuivré commun Une libellule, le sympétrum rouge, et une tachinaire sauvage terminent l’inventaire local.  Au cours de la dernière semaine de mai, il reprend ses sorties avec un vélo remis à niveau dès le 6 mai, après les encouragements de l’Etat à une telle pratique et sans en attendre une prise en charge financière. L’appareil photo est alors glissé dans une sacoche, fixée au guidon.

Par ailleurs, dans le cadre des activités de la Société des Sciences, les 10 juin et  1er juillet, il participe à deux sorties, organisées par la section Nature à Archigny et à Angles-sur-l’Anglin. A Archigny, rejoint, en début d’après-midi près de l’église par les trois principaux animateurs de la section, il se rend aux Prés de la Fontaine, au nord-ouest du bourg. Le site a été choisi par Max Poisay à la demande de quelques habitants, malheureusement absents. Un arborétum agrémente l’endroit. Laissant ses trois amis à la recherche de plantes sous les couverts, le photographe réalise une reconnaissance rapide des lieux en faisant le tour des trois plans d’eau. En milieu d’après-midi, en leur compagnie, il procédera à une prospection des rives du principal étang. Quelques papillons seront alors photographiés : demi-deuil, hydrocampe du potamot, paon du jour, piéride et tircis. Est également découvert un autre spécimen de l’ibellule : un orthétrum réticulé.

A Angles-sur-l’Anglin, le 1er juillet, avec Philippe Bellin et Jean Langoumois, l’après-midi est consacrée à la découverte d’un tronçon de la rive droite de l’Anglin en aval du pont sur la RD 2 et d’une partie du chemin de randonnée vers le nord.  Le chasseur d’images élargit son répertoire à des insectes, autres que papillons (azuré commun, mégère et tircis) et libellules (anax empereur et caloptéryx éclatant) : punaise brune, cycliste à bras jaunes, hedychrum, hoplie bleue, mouche domestique et petite biche. Ses compagnons lui permettent également l’identification de plusieurs plantes : géranium, lavande, origan, rubanier d’eau, ruine de Rome, salicaire… Sur le plan d’eau, une grenouille se prête de bonne grâce à un portrait. La présence de hérons garde-bœufs, dans un champ près du chemin, marque le moment de faire demi-tour. Au retour en véhicule, à l’invitation de son passager, Jean Langoumois, il s’arrête à l’entrée du bourg de Vicq-sur-Gartempe avant le franchissement du pont. A l’amorce d’un chemin, sans sortir de la voiture, il surprend un bruant zizi posé à quelques mètres. La découverte, quelques instants plus tard, des guêpiers d’Europe se fera malheureusement à une distance plus importante. Alertés par le vol caractéristique au-dessus d’un troupeau de bovins, les deux amis les repèreront ensuite sur une clôture.

Toujours dans le respect des limites de 100 kilomètres, le 22 mai, une journée à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) lui permet de faire le plein de souvenirs photographiques avec les visites du Chemin des Roses et du Bioparc, effectuées avec le masque. Dans le zoo, les animaux présentent des caractéristiques plus exotiques que ceux recensés localement. A la mi-juillet, un mois après la disparition de cette restriction kilométrique, lors du séjour de ses petites-filles à Châtellerault (qu‘il n’a pas eu le loisir de serrer dans ses bras), d’autres lieux, plus éloignés, sont prospectés : aquarium de La Rochelle, grottes pétrifiantes des Savonnières, château d’Ussé et parc oriental de Maulévrier. Soucieuses de la santé de leurs ainés, les jeunes femmes se voilent d‘initiative la face aussi bien à l’extérieur que dans la voiture. Le port du masque est d’ailleurs partout de rigueur dans les lieux visités. Par commodité, les déjeuners en famille sont alors pris à l’extérieur en ayant recours aux aires de pique-nique de plus en plus nombreuses. Des masques jetables y sont malheureusement abandonnés.

Denis Lemaître

 

 

Un chasseur d’images amateur à la fin de l’état d’urgence sanitaire

A la veille de la fin de l’état d’urgence sanitaire, le 10 juillet, le photographe amateur, confiné le 17 mars et déconfiné le 11 mai 2020, a repris ses promenades quotidiennes depuis deux mois. A partir du 20 juillet, il s’est astreint au port continu du masque, équipement obligatoire dans les lieux recevant du public, y compris les commerces. Disposant de plusieurs modèles confectionnés par son épouse, il peut souvent en changer.

 

Sur le site de la Manu et ses abords, les occupants ailés changent également. Absents localement depuis plusieurs mois, des oiseaux rejoignent les bergeronnettes, les verdiers et les corneilles noires déjà signalés. D’autres, comme les cygnes, quittent la zone.

Le confluent de la Vienne et de l’Envigne et le canal de la Manu, avec leurs eaux calmes, constituent des restaurants fréquentés de façon aléatoire par le héron cendré et les mouettes. Ils servent de cantine à un couple de martins-pêcheurs revenus à la mi-juin. Affectionnant une branche morte au milieu de la confluence, perchoir idéal pour surveiller la surface de l’eau, ils l’abandonnent, au début de juillet, après l’envahissement des lieux par la jussie rampante.  Ils seront plusieurs fois aperçus aux abords du canal de décharge de l’usine hydroélectrique EDF.

Repérée le 8 juin 2020, sur l’île Sainte-Catherine, l’aigrette garzette, héron blanc des marais, a pris rapidement ses quartiers au déversoir du barrage EDF où les eaux basses lui permettent de se nourrir facilement de petits poissons. Ses déplacements sont courts, en amont du pont Henri IV où elle retrouve le héron cendré. Au déversoir, seule de son espèce jusqu’au 21 juillet, elle cohabite pacifiquement avec les colverts, toujours aussi nombreux à cet endroit. Ces canards, en ce qui concerne les mâles, ont pris leur plumage d’été, la tête verte a maintenant une couleur marron sombre.

Un mois plus tard, le 8 juillet, une nouvelle venue se manifeste brièvement sur la bouée jaune en amont du barrage : une sterne pierregarin, reconnaissable à son bec rouge à pointe noire. Un trio d’oiseaux marins se montre au début de l’été : une mouette rieuse, à capuchon sombre et baguée, d’abord seule, puis rejointe par une congénère, le 8 juillet, entre les deux ponts du centre-ville, un goéland argenté repéré sur le barrage le 22 juin et maintenant une sterne. Nullement confinés au milieu littoral, ces oiseaux peuvent s’enfoncer loin dans les terres.  Début août, la population des mouettes passera à cinq.

Un grand cormoran fait un court passage le 18 juin sur l’îlot séparant le déversoir et la Vienne. Un retour de cette espèce sera enregistré à la mi-août. Hirondelles des fenêtres et martinets complètent le tableau. Les premières ont niché notamment dans la rue Sully. Les seconds survolent sans interruption la rivière, le canal de la Manu et d’autres lieux de Châtellerault, y compris la résidence du chasseur d’images.

S’éloignant du site de la Manu, le chasseur d’images parcourt les rives de la Vienne en amont et en aval. Il parvient à deux secteurs occupés du 6 juillet au 28 août par des équipements destinés à des animations extérieures. Aussi, dès le début de juillet, la photographie des oiseaux et insectes est-elle plus difficile au Pré de l’Assesseur et à la plaine Baden-Powell. Dans cette dernière, quelques caloptéryx (libellules) et demi-deuils (papillons) y seront toutefois repérés en bordure de la rivière.

A la même période, s’écartant des bords de la Vienne, le photographe retourne au lac de la Forêt, site délaissé depuis quelques mois, où les abords à la végétation haute abritent de nombreux papillons : demi-deuil, machaon, mégère, myrtil, piéride et tircis. A l’orée des bois, un rouge-gorge familier se manifeste lors de la surveillance de juvéniles à la recherche de nourriture au sol. Le chasseur d’images ne pénètre pas alors dans la forêt.

Lors de ses prospections à Châtellerault, le photographe amateur note d’autres changements survenus dans les lieux visités. Outre quelques masques jetables dans les rues de la ville, d’autres incivilités se sont produites. Dans les parcs, les aires de jeux restent certes fermées, mais des déchets apparaissent un peu partout. Laissés lors de petits rassemblements festifs, ils souillent notamment l’extrémité sud du jardin de la Manu. Aux gobelets plastiques et canettes abandonnés sur place, s’ajoutent des tags sur le mur longeant le canal. L’installation récente de caméras sur ce site pourrait occasionner une certaine surprise aux auteurs des dégradations.

Denis Lemaître

Un chasseur d’images amateur déconfiné…

A partir du 11 mai 2020, sans avoir à remplir une attestation dérogatoire, le photographe amateur, confiné depuis le 17 mars, ressort, muni de son appareil photo, hors de l’enceinte de sa résidence.

Après avoir été contraint à des sorties épisodiques et limitées à une heure, dans un rayon d’un kilomètre autour de son domicile, le chasseur d’images reprend ses longues promenades quotidiennes dont l’intérêt des 10.000 pas est souligné par la faculté. Du fait d’un classement de la Vienne en zone verte, l’accès aux parcs est à nouveau possible, à l’exception des aires de jeunes. Cette restriction est incomprise de la part de quelques parents de jeunes enfants, n’hésitant pas à déplacer les barrières interdisant les jeux.

Maintenant, sans le souci du temps qui passe, toujours ponctué par la cloche russe de l’église Saint Jean-l’Evangéliste, il visite régulièrement quelques lieux où il est certain de trouver des oiseaux. Des espèces communes, photographiées dans la résidence, s’y retrouvent en compagnie d’autres, perdues de vue pendant deux mois, voire plus. La présence d’un pic vert, picorant la pelouse du centre aquatique, marque notamment ce changement. Un pic épeiche, des linottes mélodieuses et d’autres feront de même.

Principalement justifiées par des besoins domestiques (surtout alimentaires) au cours de la première partie du printemps, les sorties actuelles, plus sportives, sont centrées sur la recherche des oiseaux. Trois lieux sont particulièrement prospectés : le square Gambetta, le déversoir en aval du barrage EDF, bordé par le quai du 11 novembre, et la place Camille de Hogues. Ces endroits étaient interdits à la déambulation pendant le confinement. Lors de passages plus aléatoires au jardin du directeur (site de la Manu également interdit pendant le confinement), l’absence des martins-pêcheurs est notée. Une brève apparition, le 6 juin, au bord du déversoir, pourrait signifier leur retour.

Au début juin, un couple de cygnes tuberculés est également de retour au milieu du plan d’eau, recouvert de renoncules d’eau, entre les ponts Camille de Hogues et Henri IV. Ils ont été précédés dans la place, depuis plus d’un mois, par un héron cendré se déplaçant lentement en eau peu profonde, des hirondelles, constamment en mouvement, et des bergeronnettes grises et des ruisseaux (jaunes). Quelques corbeaux, attirés par la carcasse d’un gros poisson, les rejoignent à la fin de la première semaine de juin.

Le square Gambetta, avec sa mare, est le refuge d’une colonie de canards colverts. Cette espèce, absente de la résidence du photographe, s’est manifestée dans le centre-ville. Le 4 mai 2020, en début d’après-midi, un couple s’est promené place Emile Zola sous la surveillance d’un chat interloqué. Comme au déversoir de la Vienne, ces canards s’y réveillent tardivement en milieu de matinée. Les premiers visiteurs du parc les voient alors se précipiter vers eux dans l’espoir d’un petit-déjeuner, certes interdit, mais copieux. Moineaux, merles noirs, bergeronnettes, rougequeues et accenteurs mouchets se joignent au banquet, alors qu’une tourterelle turque et un geai des chênes récupèrent des brindilles pour leur nid.

Au déversoir, le 23 mai 2020, une famille colvert est remarquée sur l’eau. Neuf canetons accompagnent les adultes. Une quinzaine de jours plus tard, seuls deux petits restent visibles. Dure loi de la sélection naturelle, des prédateurs ont dû prélever leur part sur la couvée. Nombreux à cet endroit comme les pigeons bisets, les canards y vivent en compagnie de quelques poules d’eau, corbeaux, étourneaux et bergeronnettes. A leur présence ordinaire à cet endroit, s’ajoute le passage irrégulier de quelques migrateurs dont un chevalier gambette repéré, à la fin du mois de mai. Son identification est confirmée au photographe par un ami, membre de la LPO, initialement sceptique quant à sa pertinence. Bien que très court, le séjour de cet oiseau n’a pas été apprécié par l’une des poules d’eau, l’empêchant par ses attaques de se nourrir dans le calme. Localement présents au cours de l’hiver, les cormorans, mouettes rieuses et autres aigrettes ont disparu.

Voisine du déversoir et bordée par le même quai, la place Camille de Hogues offre l’abri de ses arbres à quelques passereaux comme les verdiers d’Europe et les pinsons des arbres particulièrement actifs en fin de matinée, leurs chants facilitant leur repérage. S’y camouflent également pigeons ramiers et tourterelles turques. A proximité, dans les rues adjacentes, se manifestent des rougequeues, inquiets de la présence d’un chat, et des linottes, perchées sur les fils électriques. Des chardonnerets partagent ce perchoir tandis que des choucas des tours occupent le sommet des cheminées.

Bien sûr, ces promenades solitaires, des première et deuxième phases de déconfinement, ont été réalisées dans le plus strict respect des règles sanitaires : port du masque (il faut s’y habituer), distanciation physique lors des quelques rencontres fortuites, mouchoirs en papier et fiole de gel antibactérien dans la poche.

Au début de la deuxième phase, des lieux publics sont d’ailleurs spécialement aménagés avec un sens de circulation comme sur l’île Cognet (découvert le 6 juin) assorti de consignes sanitaires affichées dès la passerelle d’accès.

La prospection de cette île et d’autres endroits de la ville plus éloignés (les abords des ponts Lyautey et de Loudun) pourrait faire l’objet d’un nouvel article. Outre les oiseaux, des photographies de papillons pourraient l’illustrer.

Depuis près d’un mois, le chasseur d’images a ainsi repris ses promenades quotidiennes lui permettant maintenant d’approvisionner de façon hebdomadaire sa page Facebook.

Denis LEMAITRE

 

Une version illustrée est consultable sur l’espace privé.

Lettre d’information aux adhérents du 4 juin 2020

Chère adhérente, cher adhérent,

En fin du premier semestre 2020, alors que le déconfinement vient de rentrer dans sa deuxième phase, je désire vous faire un dernier point de situation avant de vous souhaiter de bonnes vacances bien méritées. Une évolution notable du contexte, liée à l’entrée dans la phase 3, le lundi 22 juin, pourrait toutefois m’amener à rompre le silence estival.

1°) Vos administrateurs ont toujours la ferme intention de reprendre le cycle annuel des conférences le 23 septembre 2020. Seul le maintien de l’interdiction d’accès aux salles de la Gornière et du Verger pourrait s’y opposer.

« Les équipements culturels de Grand Châtellerault restes fermés pour le moment mais se préparent pour accueillir les usagers dans les meilleures conditions sanitaires » vient de préciser l’agglo dans un communiqué.

Pour les six conférences, prévues pour le second semestre 2020, les titres et les intervenants sont indiqués sur le site de la Société. Chacune y fera, le moment voulu, l’objet d’une courte présentation illustrée.

Leur déroulement sera soumis à des règles sanitaires qui devront être strictement respectées.

2°) Comme déjà écrit, l’équipe « publications » n’est pas restée inactive durant les derniers mois. Le quatrième tome de la Petite et Grande Histoire de Châtellerault racontée par ses rues, titré Ozon, vient d’être édité. Dès que possible, il sera mis en vente à la boutique de l’Office de Tourisme et à la librairie de la place Dupleix. Il sera bien sûr proposé lors de nos conférences du second semestre.

La parution du bulletin n° 152 devrait également intervenir avant l’été. Une diffusion de la version numérique est alors concevable. Les modalités de distribution de la version « papier » sont à l’étude. Un dépôt tardif dans les boîtes à lettres est à craindre.

Le recueil de témoignages relatifs au confinement reste d’actualité.  

Dans l’espoir de vous revoir en pleine forme à la rentrée de septembre, je vous souhaite, en mon nom personnel et au nom des administrateurs de votre société, de très bonnes vacances.

Très cordialement.

Votre président, Denis Lemaître.

Lettre d’information aux adhérents du 23 mai 2020

Chère adhérente, cher adhérent,
A la fin de la deuxième semaine de déconfinement, période amorcée le 11 mai 2020, nous ne pouvons qu’envisager un retour très progressif et sans doute très long à la normale.
Pour l’instant, comme de nombreux compatriotes, le travail à domicile reste d’actualité pour le conseil d’administration et les rédacteurs. L’équipe « publications » a pu ainsi terminer le montage du tome IV Ozon de la collection « Petite et Grande Histoire de Châtellerault racontée par ses rues ». Son édition est en cours. Les modalités de sa mise en vente, pour le prix de 12,50 €, vous seront précisées le moment venu. La parution du bulletin n° 152 devrait suivre avant la fin du printemps.
Jusqu’à nouvel ordre, les administrateurs et membres de l’association « ne peuvent ni accéder à leurs locaux ni les utiliser ». Ils demeurent fermés en application de l’arrêté du maire n°2020/AU/54 du 13 mai 2020. Aussi le conseil d’administration et le comité de rédaction sont-ils toujours dans l’impossibilité de se réunir. Les échanges de courriels se multiplient sans toutefois apporter une solution pérenne. La visioconférence pourrait-elle être un palliatif ? Des offres (gratuites) en la matière sont en cours d’examen.
« La crise, un tremplin pour se réinventer ? » « Comment réinventer notre société ? » Ces questions se poseront rapidement notamment dans le cas d’une impossibilité d’organiser des conférences au cours du second semestre 2020.
Le recours à des groupes de travail restreints pourrait être une solution. A son origine, ces réunions constituaient la principale activité de la Société des Sciences avant la mise en place d’un cycle annuel de conférences. Préparées en amont lors d’échanges de courriels, elles pourraient se tenir dans les salles de l’ancienne école Henri Denard.
Le maintien des sorties « nature » est souhaitable bien qu’elles ne connaissent pas un gros succès.
La production des bulletins resterait alors notre principale activité. Les quelques semaines de confinement nous ont permis de constater l’efficacité de nos échanges pour aboutir à la rédaction et au montage de ces documents. Se poserait alors la question de la diffusion « papier » de ces bulletins sans avoir accès aux espaces publics. Une généralisation de la diffusion numérique peut être envisagée. Toutefois quelques adresses e-mail nous manquent.
Proposé au début de mai 2020, le regroupement des témoignages relatifs aux deux mois de confinement sera, en la matière, une source précieuse d’écrits à exploiter. Des travaux, actualisés lors de cette période, nous sont déjà parvenus. Les auteurs en sont remerciés.
Reprenant les propos du paléontologiste Michel Brunet : « Tous nos problèmes relèvent d’abord de la science. Or, en science, notre seule certitude est notre incertitude », je reste dans l’incapacité de vous fixer une date de retrouvailles et persiste à vous recommander de prendre bien soin de vous et de vos proches.
Très cordialement.
Votre président, Denis Lemaître.

 

Lettre d’information aux adhérents du 7 mai 2020

Chère adhérente, cher adhérent,

Au milieu de cette première semaine de mai, nous sommes à quelques jours du déconfinement annoncé pour le 11. Comme je vous l’ai déjà écrit, les activités de la Société des Sciences reprendront beaucoup plus tard à l’instar du monde de la culture.

La sphère culturelle commence toutefois à faire parler d’elle. Des mesures d’urgence sont attendues. Le 1er mai, une série de recommandations sanitaires lui étant applicables a été remise au Président de la République. Les préconisations essentielles en sont : le maintien de deux sièges d’écart en salle, le port généralisé du masque, la protection par plexiglas de l’assistance et la gestion stricte des flux.

Dans l’hypothèse d’un accès autorisé aux salles communales, en septembre, des précautions sanitaires s’imposeront donc. Il faut nous y préparer.

Avant cette reprise souhaitée, votre société vous propose de partager des témoignages relatifs aux deux derniers mois passés en confinement. A titre personnel, j’ai rédigé un article : un chasseur d’images amateur confiné, article inséré sur le site. Jacques Dufour a pris les devants avec un conte médiéval. Noël Dolez a pris le relais. D’autres sujets, en lien avec les activités de l’association, peuvent être abordés : l’observation du ciel (passage singulier de plusieurs satellites), la redécouverte de l’environnement immédiat de votre résidence, la pratique du jardinage, la relation d’une expérience antérieure (séjour à Berlin, ville confinée de 1961 à 1989).

Les personnes intéressées sont invitées à adresser leur œuvre par courriel à l’adresse e-mail de la Société sdsdc86@bbox.fr.

 Ces témoignages pourraient être insérés sur le site et regroupés dans un bulletin spécial édité à la fin de l’année 2020. Le choix des écrits publiés sera assuré par le comité de rédaction de la Société des Sciences. Dans ce cas, l’auteur en sera spécialement informé et son accord recueilli avant toute diffusion.  

Dans l’attente de pouvoir vous lire, je vous renouvelle les recommandations de bien prendre soin de vous et de vos proches.

Très cordialement.

Votre président, Denis Lemaître.

Conte médiéval

C’était il y a longtemps, longtemps, vingt années avaient passé depuis l’an mille, l’année de la grande peur ! En ces temps-là, il n’y avait encore point de cathédrales. Le pays travaillait dur, mais un grand nombre de produits venaient de chez les Mongols, où de grands ateliers de tisserands produisaient des étoffes, que l’on transportait en Arabie où les Sarrasins en faisaient des chemises et des braies. Les marchandises étaient portées pendant des mois par de longues caravanes de dromadaires qui traversaient les steppes désolées de l’Asie centrale. Ces produits étaient souvent de piètre qualité, mais les Mongols répondaient qu’il ne fallait pas chinoiser pour si peu. Des carrioles aussi étaient fabriquées dans l’Empire du Milieu, puis transportées sur les mers par d’énormes vaisseaux. Au royaume des Francs, le travail se faisait rare…
Des marchands annoncèrent un jour qu’en ces contrées d’Asie, une étrange maladie était apparue. Partie d’un marché aux poissons, où l’on vendait aussi des souris volantes et des pangolins, des milliers de paysans étaient atteints par cette fièvre sournoise qui les couchait les uns après les autres. Certains en mouraient et il y avait tant de malades que l’empereur ordonna de construire promptement de nouveaux hospices pour les accueillir. Le mal se répandait et anéantissait tout le monde sur son passage, les gueux comme les seigneurs. Les Mongols disaient qu’un dragon aussi monstrueux qu’invisible avait envahi cités et villages et qu’il dévorait ceux qui osaient s’aventurer dehors. Il n’y eut bientôt plus personne dans les rizières, chacun restant en son logis pour se protéger de cette fureur céleste.
Des Francs qui avaient émigré pour faire commerce en ces lointaines contrées appelèrent bientôt à l’aide. Ils voulaient tous rentrer promptement en leur royaume pour fuir ce funeste mal. Mais l’aéroplane n’ayant pas encore été inventé, il leur faudrait voguer longtemps sur les mers. Leur Roy les entendit et manda de preux chevaliers les quérir en cet empire maudit. Bientôt, des vaisseaux se mirent en marche sur les mers, et des milliers de Francs prirent le chemin du retour. Mais quand ils arrivèrent, d’aucuns ne voulaient point approcher ces manants qui, disaient-ils, portaient en leur corps toutes les fureurs du ciel. On les parqua donc en quelques chaumières à l’écart, protégeant ainsi le bon peuple. Cependant, par-delà les montagnes, le mal rôdait déjà dans les contrées voisines. Les Lombards, qui commerçaient fortement avec les Mongols, car fort friands de pâtes et nouilles chinoises, furent les premiers touchés et la mort se répandait dans les bourgades avec une fulgurante rapidité. Puis ce fut la cité des Doges et le Piémont qui furent atteints.
Chez les Francs, c’était la saison où le peuple devait désigner ses échevins. Certains disaient qu’il fallait reporter ce scrutin à plus tard, car tous ces gens qui se rendraient à la maison commune allaient pour sûr se contaminer les uns les autres ! Mais le Roy et son grand chambellan en décidèrent autrement : il fallait que cette votation se fasse, car la reporter aurait bien compliqué l’institution. Il suffisait de prendre distance, de se masquer le minois et de se laver promptement les mains avec quelque onguent, avait-on dit !
A l’est du royaume, en Basse Alsace, une assemblée qui réunissait de pieux voyageurs du royaume et d’autres provinces propagea ce feu du ciel. Des centaines, puis des milliers de personnes tombèrent malades et on les entendait tousser, accablés par la fièvre, sans pouvoir les guérir car nulle drogue ne les soulageait. En repartant en leurs contrées, certains d’entre eux répandirent le mal dans tout le royaume et même au-delà. De longues files de charrettes emmenaient les malades vers les hospices qui ne savaient que faire de tous ces malheureux. Parfois, il y en avait tant qu’il fallait les porter en d’autres provinces du royaume.
Le Roy et ses ministres décidèrent alors que chacun devait rester en sa chaumière, que les escoles seraient closes, que toutes les échoppes, hostels et tavernes fermeraient leurs portes. Les potiers et les ferronniers ne pourraient plus exercer leur noble métier. Seuls les fours banals et les marchands de victuailles pourraient continuer à servir la population. Le Roy promit de réduire la corvée, la taille et la gabelle et d’indemniser tous ceux qui souffriraient en leur accordant moult piécettes d’or. Il exigea aussi que chaque sujet qui sortait de son logis ne puisse s’éloigner de plus d’un quart de lieue et qu’il note sur un parchemin le lieu où il se rendait. Mais en ces temps, peu de gens savaient écrire.
Il fut décrété que les tournois de chevalerie et les spectacles des saltimbanques, bardes et autres ménestrels seraient désormais interdits. Les chevaliers du Roy barraient les rues, contrôlaient le petit peuple et punissaient les contrevenants qui devaient sur le champ bourse délier. Quelques bourgeois bohèmes de la capitale avaient pris leurs dispositions : ils avaient fait atteler les meilleurs destriers à leurs carrosses et, par les chemins les plus divers, parcourant nuitamment campagnes et forêts, ils tentaient de rejoindre leurs castels de province. Les plus érudits auraient bien cherché leur chemin sur Google, mais les carrosses en ces temps-là n’étaient point encore équipés du wifi. « Nous y serons plus libres, disaient-ils, plutôt que cette confination à Paris, auprès de tous ces gueux qui pour sûr nous contamineraient ». En nos belles provinces, grâce aux fermiers de leurs castels, ils comptaient se rincer le gosier en abondance à leurs meilleures barriques et faire ripaille, manger poulardes et chapons, pâtés et grasses cochonnailles, mais point de frites hélas, car Parmentier n’avait pas encore inventé la pomme de terre, ce qui était bien triste en ces temps-là, où parfois sévissaient de longues et cruelles famines. Toutefois, la prévôté du canton et ses gens d’armes
surveillaient tous les chemins du royaume et beaucoup de carrosses furent arrêtés. Leurs propriétaires versèrent une lourde amende et durent s’en retourner en la capitale, souvent après avoir subi une bastonnade ou s’être fait botter le fessard.
Les cadavres s’empilaient aux abords des villages et les médecins royaux disaient que nul remède ne saurait anéantir ce mal. Ils avaient tout tenté, saignées et clystères, des druides choisis parmi les plus érudits avaient été mandés pour aller quérir par-delà plaines et montagnes les plantes les plus rares, mais nul traitement, nulle décoction ne faisait s’infléchir le nombre de malades. Un jour pourtant, un médecin de Provence fort réputé annonça qu’il guérissait le mal avec une pharmacopée de son invention. Les médecins royaux à Paris s’insurgèrent contre ce lointain confrère, disant que ce n’était là que fariboles et billevesées et que son breuvage à base d’écorce de quinquina ne faisait qu’achever ces pauvres gueux. Pourtant beaucoup, parmi le bon peuple, croyaient en cet homme de médecine qui portait une longue chevelure comme le Christ… D’autres pensaient qu’un machiavélique alchimiste mongol avait confectionné une potion diabolique et créé ces sortilèges en son antre.
Le bon peuple disait qu’il fallait se protéger le visage par quelque ruban d’étoffe, afin d’empêcher les humeurs de pénétrer nos naseaux, mais le Roy répondait que ce n’était que sottise, à quoi bon porter un masque quand ce n’est point carnaval ?
Après plusieurs semaines, la grogne qui sommeillait parmi le petit peuple, monta car d’aucuns trouvaient cette confination bien longue. Toutes ces échoppes fermées, ces ateliers de forgeron où l’on ne battait plus le fer, ces gargotes où l’on ne pouvait plus s’enivrer de bon vin, ces tavernes qui ne servaient plus de mangeaille, n’apportaient plus le moindre sou à leurs tenanciers et c’était la mort des villages. Le Roy consulta médecins et apothicaires, puis tous ses ministres. Compatissant, il annonça bientôt au petit peuple qu’un jour de mai il mettrait fin à ces mesures douloureuses. Il souhaitait que tous ses sujets puissent reprendre leur labeur et, pour libérer les parents laborieux, demanda que l’on rouvre les escoles. Il expliqua que les meilleurs herboristes du royaume allaient conjuguer leurs savoirs pour anéantir ce fléau et guérir tous ses sujets… mais qu’il faudrait attendre encore une quinzaine de lunaisons avant que le remède n’arrive. Demain sera un autre jour !
C’était il y a mille ans …
Jacques Dufour
Publié sur parchemin recyclé, encre biologique, plumes d’oies non gavées.

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