Un chasseur d’images amateur au milieu de l’hiver 2020-2021

A la mi-janvier, la préfète de la Vienne proroge jusqu’au 15 février 2021 inclus l’arrêté portant obligation du port du masque pour toute personne de onze ans et plus sur l’ensemble du territoire départemental, à l’exception des espaces non urbanisés. Une semaine plus tard, le port du masque artisanal en tissu est déconseillé. Pour le chasseur d’images, les masques bleus chirurgicaux remplacent ceux cousus par l’épouse, aux couleurs plus chatoyantes.  Le 8 février, les masques en tissu seront interdits dans les établissements scolaires.

Au début de l’année 2021, quittant la rive orientale de la Vienne aux environs du site de la Manu quasi-désertés consécutivement à une forte montée des eaux (le 13 janvier, un cormoran assure seul la garde sur le terre-plein central Edf), le photographe amateur, toujours masqué, rejoint la rive gauche de la Vienne en prenant la direction du Nord.

Depuis le quai Alsace-Lorraine, il inspecte la rive occidentale de l’île Cognet avant de parcourir le pré de l’Assesseur et d’emprunter la promenade des Acadiens jusqu’à l’ancien pont de chemin de fer de Loudun. Sa déambulation sur la piste cyclable lui offre des vues sur l’arrière des maisons bordant la rue d’Antran et sur la rive ouest de l’île Sainte-Catherine.

En aval du pont Henri IV, outre une bergeronnette grise, les colverts occupent en nombre la rive alors abandonnée par les pêcheurs. Une nette rousse, un fuligule et un canard domestique les accompagnent. Profitant de l’absence des kayakistes, les canards s’efforcent d’animer le plan d’eau aménagé et ses abords immédiats. La nuit, ils sont relevés par des castors d’Europe qui marquent leur présence sur les arbres de l’île Cognet. La submersion des lieux, au début du mois de février, les dérangera dans leur œuvre.

Dans le pré de l’Assesseur, aux tables de pique-nique occupées par les maîtres de quelques chiens s’y défoulant sans laisse, une observation attentive des buissons bordant le mur du garage Toyota, lui permet de repérer un accenteur mouchet, un roitelet triple-bandeau, un troglodyte mignon, un rouge-gorge et une mésange charbonnière.

Plus au nord, l’île Sainte-Catherine paraît plus calme. Un héron cendré y est toutefois repéré le 10 janvier, tandis qu’une dizaine de cormorans occupent la cime d’un arbre à l’extrémité sud de l’île. Au milieu du mois de janvier, certains prendront le soleil sur une petite plage rocailleuse.

Au même niveau, dans les jardins jouxtant les maisons de la rue d’Antran, trois mangeoires attirent de nombreux passereaux : moineaux, mésanges, pinsons des arbres. Leurs faits et gestes sont dangereusement surveillés par un chat.

De tels dispositifs existent également à la résidence du photographe et dans les jardins voisins avec les mêmes conséquences. Merles noirs et étourneaux participent alors au festin.

Au milieu du mois de janvier, quelques sorties au Lac et à la forêt domaniale apportent son lot de surprises avec quelques habitués des sous-bois : geais des chênes, pics épeiches, grimpereaux, sittelles torchepots et roitelets.

Des chevreuils se montreront aux yeux du chasseur d’images lors du premier dimanche de février.

Une mare, au nord du lac, connaît une belle activité en offrant aux chardonnerets, mésanges et fauvettes les possibilités de se désaltérer et se baigner.  Des verdiers et des pinsons des arbres les y rejoindront le 7 février.

 

Au cours de la dernière semaine de janvier, un nouveau phénomène est constaté sur le site de la Manu. Le jardin du directeur et les abords du canal sont envahis par les lycéens de Berthelot qui, interdits d’activités physiques à l’intérieur, viennent, pour certains, y courir. Leurs déplacements bruyants gênent l’observations des oiseaux en bordure des plans d’eau. Le 3 février, une brusque montée des eaux mettra momentanément un arrêt à cette nouvelle pratique.

 

Après avoir, un temps, retrouvé leur poste favori au milieu de la confluence de l’Envigne avec la Vienne, les martins-pêcheurs se font à nouveau discrets.    Au contraire, les colverts, privés du terre-plein central de l’usine Edf submergé, occupent en force les lieux. Des oies et d’autres canards (mandarins) se joignent à eux.

 

Les colverts rejoignent parfois précipitamment les berges à la suite de mouvements menaçants en profondeur de gros poissons (silures). Cette fuite est ponctuée du coin-coin des femelles. Le 26 janvier, un écureuil gambade dans la prairie au sud de L’Envigne.

Le mois de janvier se termine avec le report inattendu d’un nouveau reconfinement serré ou hybride.

Denis Lemaître

Un chasseur d’images amateur et les fêtes de fin d’année 2020

Les illuminations de la ville à Châtellerault et des déplacements à Chauvigny marquent la fin d’année 2020 du chasseur d’images amateur.

A part le couvre-feu institué, le 15 décembre 2020, de 20 h 00 à 6 h 00 (jusqu’au 15 janvier 2021 inclus), le photographe, encore porteur d’un masque artisanal en tissu aux motifs de Noël (le port est toujours obligatoire en zones urbanisées,) est libre de ses mouvements. Outre les abords de la Vienne, ses pas le conduisent au centre-ville dans la journée et à la tombée de la nuit.

A Châtellerault, le 17 décembre 2020, les arbres dénudés de la rue du 11 novembre abritent plusieurs passereaux : mésanges et pouillots véloces. Le lendemain, l’arbre isolé de la place Emile Zola accueille une mésange charbonnière et un pinson des arbres. Le même jour, les toits de la place Dupleix sont occupés par quelques dizaines de pigeons bisets profitant des rayons du soleil hivernal.

Depuis plus d’une semaine, la place Emile Zola et son arbre sont décorés. Les illuminations seront immortalisées le 19 en même temps que celles de l’hôtel de ville, éclairé depuis le 12. En cette période où seuls les commerces essentiels sont ouverts, quelques vitrines sont particulièrement mises en valeur.

Contrairement aux années précédentes, l’esplanade François Mitterrand n’accueille pas de patinoire extérieure, la place est seulement occupée par les chalets d’un marché de Noël. Pour éviter un brassage trop important de population, la déambulation traditionnelle est supprimée à quelques jours de cette fête.

La ville de Chauvigny est également illuminée. L’hôtel de ville, le château, l’église Notre-Dame et d’autres monuments y sont éclairés.

Quelques allées et venues dans cette commune, au village de Pouzioux, offrent l’opportunité de nouvelles découvertes.

Le 19 décembre, sur le chemin du retour, lors d’un arrêt sur les bords d’un étang de Bonnes, deux grandes aigrettes sont repérées en compagnie d’un héron cendré et de quelques colverts.

A la fin du mois de décembre, la campagne chauvinoise aux arbres aussi dénudés, parcourue en compagnie de River, est animée par des mésanges, pinsons des arbres et accenteurs mouchets. Les sous-bois de la Fouillarde, aux orées fleuries d’ajoncs, abritent des constructions à l’usage indéterminé. En bordure d’un chemin y conduisant, un hellébore fétide est repéré. Une espèce de cette plante vivace est appelée rose de Noël.

Le 1er janvier 2021, après un rapide échange de vœux à Pouzioux, la présence de deux chevreuils agrémente le retour lors de la traversée de la commune de Bellefonds. Quelques minutes plus tard, une importante colonie d’hérons garde-bœufs impose une seconde halte.

Au cours de cette période, la résidence du photographe reçoit quelques visiteurs habituels : moineaux, merles noirs, mésanges charbonnières et bleues et étourneaux. De l’autre côté de la rue, un pigeon ramier, un merle noir et un rouge-gorge sont aperçus dans le parc Aristide Briand. Également présents dans ce parc, de nombreux étourneaux occupent la cime des arbres de la place de Castellon de la Plana.  Au milieu de la Vienne, seuls les cormorans ornent les arbres effeuillés du terre-plein de l’usine Edf. Ils forment une guirlande de Noël. Canards et cygnes ont abandonné les lieux. Les colverts restent présents uniquement autour de la mare du square Gambetta.

Oiseaux, plantes et illuminations accompagnent ainsi le photographe lors de la transition entre une année bouleversée et une autre incertaine. Une certitude l’habite toutefois, il retrouvera, en 2021, ces amis ailés en ville et en campagne.

Denis Lemaître

Un chasseur d’images amateur sur le site de la Manu inondé à Châtellerault (Vienne)

Le 3 février 2021, le chasseur d‘images amateur, toujours porteur du masque chirurgical, est témoin, comme d’autres passionnés, d’un phénomène climatique touchant le site de la Manu, dans sa partie ouverte au public, phénomène rendant impossible momentanément l’observation de ses amis ailés.

En début de matinée, devant se rendre à Châteauneuf chez sa coiffeuse, il ne peut traverser la Vienne par le pont Camille de Hogues, interdit à la circulation par un arrêté municipal.

Dérouté vers le pont Henri IV, il longe la Vienne dont les eaux ont beaucoup monté dans la nuit. L’échelle de crue de cet ouvrage indiquera 4,15 mètres en début d’après-midi. L’île Cognet est complètement submergée ainsi que le parking le long du quai Alsace-Lorraine. La promenade des Acadiens est également sous les eaux.

L’île Cognet submergée.

Moins d’une heure plus tard, avec sa coupe rafraichie, il rejoint le site de la Manu où l’attend une surprise. Outre un accès interdit par les grilles fermées, les abords du canal sont inondés. Les deux embarcations y flottent à hauteur des quais. En compagnie d’autres photographes amateurs, il immortalise la scène en prenant quelques clichés avec son téléphone portable. Au retour par le quai des Martyrs de la résistance, avec cet appareil, il saisira l’envol de quelques colverts réfugiés sur le muret bordant la Vienne.

Les embarcations sur le canal.

Au cours de l’après-midi, il ne peut s’empêcher de retourner sur les lieux du crime, doté alors de son appareil photo. Outre la volonté de faire quelques vues « aériennes » depuis la passerelle Vilmouth, il souhaite observer le niveau de l’eau sur le site à l’aide des échelles de crues implantées près du canal.

L’échelle, située à l’est de la passerelle métallique, lui permet de noter un niveau similaire à la crue du 25 mars 1912.

Le canal débordant.

L’échelle de crue à l’est du canal.

De sa position élevée depuis les cheminées de 45 mètres, il constate l’étendue du débordement dans la partie nord du canal. Au milieu de la Vienne, la pointe nord du terre-plein central est sous l’eau. Le niveau de l’eau est très proche en amont et en aval de l’usine électrique. Les clapets du déversoir sont baissés pour permettre un écoulement rapide des eaux.

L’usine Edf sur la Vienne

Selon la presse locale du jour, « si le spectacle de la crue attire toujours beaucoup de curieux et de photographes aux abords des quais et du pont Henri IV, il n’est pas inhabituel à cette époque de l’année ». Le chasseur d’images, fréquentant de manière assidue le site de la Manu depuis 16 ans, n’avait jamais photographié un tel débordement du canal.

Denis Lemaître

Lettre d’information aux adhérents du 23 janvier 2021

Chère adhérente, cher adhérent,

La prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’en juin 2021 interroge quant à la reprise effective des activités publiques de la Société des Sciences au cours du premier semestre.

Compte tenu du contexte, les salles communales sont restées fermées en janvier. Rien ne permet d’envisager une ouverture avant la fin de l’hiver. Par conséquence, les manifestations seront encore suspendues durant cette période.

Aussi notre assemblée générale, à la réunion déjà reportée, ne peut-elle se concevoir, sous une forme ordinaire, avant le printemps. Par une ordonnance du 2 décembre 2020, l’Etat a d’ailleurs reconduit des mesures permettant, jusqu’au 1er avril 2021, de surseoir à la tenue de telles instances. 

Pour autant, vos administrateurs prennent déjà les dispositions nécessaires à cette assemblée avec une première échéance à la fin du mois d’avril. Les rapports d’activités sont en cours d’élaboration. Avec le rapport moral et les orientations du président, ils pourraient être diffusés au cours du mois de février.

En prévision d’une impossibilité matérielle de pouvoir se réunir avant l’été prochain, sous le format habituel, une solution intermédiaire pourrait consister dans un vote des résolutions par courrier ou courriel. Les documents nécessaires seraient alors joints aux rapports. Un conseil d’administration, mandaté par un nombre suffisant de pouvoirs, pourrait alors prendre les décisions nécessaires à la poursuite de nos activités.

Pour l’instant, une bonne gouvernance passe par l’expression de deux besoins urgents pouvant être satisfaits par du volontariat. Le contrôle de la trésorerie, selon les souhaits de notre trésorier, demande l’intervention d’un vérificateur des comptes n’ayant aucune responsabilité dans l’association. Les candidats éventuels sont invités à prendre contact avec Dominique Péteul (tph. 06 62 77 76 95 ou dominique.peteul@gmail.com).

Par ailleurs, le conseil d’administration, comptant aujourd’hui 15 membres, pourrait être opportunément renforcé de 4 ou 5 personnes. Les volontaires peuvent se manifester en cochant la case « bénévolat » du bulletin d’adhésion ou auprès de Geneviève Ollivier, secrétaire de la Société (tph. 05 49 23 04 25).

Dans le cadre de ces préparatifs, en janvier, des consultations en comité restreint ont été régulièrement réalisées les quatre mardis après-midis avant la réunion en visioconférence d’un conseil le 2 février 2021.

Avant de pouvoir nous retrouver le plus tôt possible, vos administrateurs vous assurent de la diffusion prochaine du bulletin n° 154 en cours de montage. Il devrait être suivi de deux autres numéros au cours de l’année. En plus, à l’instar des derniers mois, des articles et informations paraîtront sur le site.

Prenez bien soin de vous et de vos proches. A très bientôt.

Votre président, Denis Lemaître.

 

Un chasseur d’images amateur reconfiné en novembre 2020.

Le vendredi 30 octobre 2020, à minuit, le deuxième confinement, annoncé deux jours plus tôt par le président de la République, prend effet. Le dispositif connaît quelques différences notables par rapport au premier : ouverture des établissements scolaires, maintien de l’ouverture des parcs et espaces verts…

L’attestation de déplacement dérogatoire est de retour avec neuf types de motifs permettant d’y déroger. Comme au printemps, des déplacements brefs, liés à l’activité physique ou à la promenade, sont notamment possibles « dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile ». Les formulaires du journal local seront utilisés, évitant ainsi l’impression sur une feuille blanche.

A l’instar des travaux suspendus au déversoir de l’usine EDF depuis la fin d’octobre, la vie semble s’être figée sur le plan d’eau où restent seuls vraiment actifs les cygnes et les cormorans. Cette impression est la conséquence d’une observation plus restreinte des lieux. Tout en ayant pris le risque de porter son appareil photo, le chasseur d’images peut difficilement rester quelques dizaines de minutes à scruter les bords de la Vienne afin d’y repérer notamment les martins-pêcheurs. La vision furtive de leurs vols lui permet toutefois de s’assurer de leur présence.

Les oiseaux blancs et leurs homologues noirs semblent s’être partagé le coin. Les cormorans se cantonnent en amont du pont Camille de Hogues, notamment à l’ouest du terre-plein central de l’usine, et y occupent le sommet des arbres, utilisés comme dortoirs. La douzaine de cygnes se maintient en aval du même pont. De part et d’autre, quelques téméraires osent des incursions dans le camp adverse sans déclencher des protestations. S’ils sont le fait d’oiseaux solitaires chez les sombres, ces raids sont exécutés par des couples clairs.

Outre des rondes rapides aux abords du plan d’eau, les promenades quotidiennes comprennent également une traversée du parc Aristide Briand. Le port du masque y est obligatoire avec un accès possible aux jeux d’enfants. Très peu fréquenté, ce parc offre un abri sûr à plusieurs passereaux : mésanges, pinsons des arbres et moineaux.

Les rues empruntées offrent également des surprises : tourterelles turques dans la rue de l’abbé Lalanne, étourneaux dans la rue Camille Lebeau.

Comme au printemps, des oiseaux sont également observés dans la résidence du chasseur d’images : le 3 novembre, une mésange bleue agrippée au mur d’enceinte, les 8 et 16, trois chardonnerets déjeunant dans les arbres de l’allée principale, le 14, un rouge-gorge dans un jardin voisin.

A partir de la fin du mois de novembre, l’allongement, dans la limite de trois heures quotidiennes, des déplacements en plein air autorise des

rencontres comme celle d’un homologue, le 28, en pleine action devant le pont Henri IV.

L’application AntiCovid est alors utilisée pour générer les attestations dérogatoires.

Cette nouvelle tolérance permet au photographe de répondre favorablement à une invitation de Philippe Bellin, le 2 décembre, pour une sortie « nature » au jardin de la Manu. L’organisateur, aidé de Max Poisay, guide ainsi deux amateurs dans la découverte de la flore locale. L’identification des plantes donne lieu à de fructueux échanges avec le recours occasionnel à des applications comme iNaturalist.

Au début du mois de décembre, avec l’arrivée du mauvais temps, la Vienne connaît une brusque montée des eaux qui entraîne une submersion de la végétation au fond du canal de décharge. Un puissant courant gêne l’activité des colverts. Les cormorans quittent le versant occidental du terre-plein pour se réfugier dans les arbres voisins. Moins nombreux, les cygnes continuent à se battre contre le courant pour trouver leur pitance. Le 5 décembre, un adulte et deux juvéniles s’aventurent à quelques mètres, en amont du barrage EDF.

Le cauchemar, décrit par Jacques Dufour dans « Mystère à Châtellerault », semble un instant devenir réalité. Heureusement la présence de la femelle du martin-pêcheur apporte, le 4 décembre, une note d’espoir. Le confinement automnal prendra fin le 15 décembre avec l’instauration d’un couvre-feu à partir de 20 h 00.

Denis Lemaître

Lettre d’information aux adhérents du 4 janvier 2021

Chère adhérente, cher adhérent,

L’année 2021 débute avec une part d’incertitudes.

2020 et son lot de déconvenues a connu une note positive, de dernière minute, avec la sortie du bulletin n° 153, bulletin en cours de distribution. En matière de publications, le contrat annuel est ainsi rempli.

Le report récent, jusqu’à nouvel ordre, de l’ouverture des salles de spectacle prévue le 7 janvier, met en péril nos activités du début de l’année. Aussi les rendez-vous des 13 et 30 janvier sont-ils annulés.

Nous savons combien vous appréciez les conférences proposées. Comme pour 2020, un très intéressant programme était en place pour le premier semestre 2021. Elles reprendront dès la réouverture des salles par la municipalité.

Une évidence s’impose : la reprise des activités de la Société en présence du public, subordonnée aux orientations gouvernementales et à leurs répercussions locales, doit être reportée.

Avec pour objectif principal de ne pas rompre le lien avec vous, les administrateurs de l’association vont poursuivre leurs actions selon les axes suivants :

– gérer au mieux la société en s’appuyant sur les moyens modernes de communication et en se réunissant régulièrement en comité restreint (pas plus de 6 personnes),

– réfléchir à l’organisation d’une assemblée générale, tant fort pour l’expression des adhérents de toute association, soit de façon présentielle avant juin, soit immatérielle par correspondance postale ou électronique,

– produire au moins les trois bulletins annuels avec le recours possible à de nouveaux rédacteurs tout en comptant sur les valeurs sûres alimentant déjà nos cahiers,

– conforter la présence de la Société sur les réseaux sociaux par une animation renforcée du site et l’ouverture d’une page Facebook,

– diffuser en temps réel des informations grâce à une lettre mensuelle plus attractive,

– surtout mettre à profit la moindre occasion pour vous retrouver lors de manifestations publiques.

En ce début de nouvelle année, soyez assuré que votre soutien est toujours aussi indispensable à la survie de votre association. Aussi vous appartient-il de renvoyer au plus vite votre bulletin d’adhésion pour 2021.

Les administrateurs se joignent à moi pour vous souhaiter à nouveau une excellente année 2021. Qu’elle vous apporte joie, bonheur, sérénité et réussite dans tous vos projets.

Avec l’espoir de vous revoir prochainement, très cordialement.

Votre président, Denis Lemaître.

 

Conte médiéval, chapitre III

En ces temps-là, l’activité des boutiques avait repris. De riches marchands s’en allaient quérir étoffes et autres produits manufacturés dans des régions reculées où la main-d’œuvre était bon marché. Ils les revendaient ensuite dans les villages aux regrattiers en faisant de confortables bénéfices. De longs convois de charrettes chargées de marchandises circulaient sur les chemins. Elles doublaient à vive allure les pauvres colporteurs (les pieds poudreux, comme on les nommait alors, car ils n’avaient point de chausses) qui devaient gagner chichement leur pitance.

Dans les villages aussi, la circulation était malaisée, car il fallait pourvoir échoppes et marchés. Des carrioles stationnaient parfois en double file et il était souvent difficile de se frayer un chemin au milieu de tout cet encombrement. Durant le déchargement, les animaux se soulageaient et le pavé des rues devenait aussi glissant que nauséabond. Il y avait là matière à vous crotter la plus résistante galoche, le plus joli sabot, et que dire de ceux qui venaient en ces lieux en escarpins !

Le ministère du Carroyage avait instauré une taxe : tous les chariots, charrettes et tombereaux y étaient soumis et le montant croissait en fonction du nombre de chevaux ou bœufs attelés. Les carrioles et les chars à un seul animal étaient toutefois exonérés car le Roy, magnanime, avait demandé d’épargner les plus humbles de ses sujets. Tout ce Crottin Ordinaire Olfactif – le fameux CO2 – polluait les villages, et les médecins les plus brillants annonçaient que le fait de respirer les humeurs émises par toutes ces déjections animales était un risque certain pour la santé des villageois et des conducteurs. Les druides annonçaient dans leurs prophéties que le remugle de ces gaz enivrerait le ciel et que cela modifierait le climat. Les calamités telluriques les plus désastreuses et les ténèbres s’abattraient alors sur la Terre. Si l’Etat ne prenait pas des mesures pour réduire cette pollution au CO2, pour sûr, l’Apocalypse serait pour demain, clamaient les prédicateurs.

Le Roy reconnut que, pour résoudre ce problème de merdasserie, il fallait réunir ministres, seigneurs, sénéchaux, conseillers, échevins et représentants du peuple. Il créa donc la Grosse Commission qui devait proposer des solutions avant que n’apparaisse la prochaine Lune. Des confréries, qui se disaient plus vertes que l’herbe des prés au printemps, luttaient elles aussi contre ces déjections et préconisaient le recours aux colporteurs pédestres ou l’utilisation d’animaux moins polluants. Le mieux serait le circuit court : pourquoi aller chercher dans le village voisin ce qui pourrait être réalisé dans le nôtre ?

Il fallait donc réduire les parcours, utiliser des animaux de plus petit gabarit, ce qui diminuerait la consommation d’avoine et de foin. Les commerçants, qui se trouvaient ainsi blâmés des conséquences de leurs transports, se défendaient en mettant en avant l’apport de moult marchandises rares à des tarifs concurrentiels. Ils regrettaient que bien des gens du village n’aient pas les compétences requises pour fabriquer toutes ces denrées nouvelles. Et puis, avec toutes ces exigences que réclamaient les villageois, sur le salaire minimum, les congés qu’il fallait rémunérer, les RTT, et les indemnités qu’ils quémandaient quand ils ne travaillaient point, c’était pour sûr un manque de compétitivité.

Le Roy consulta ses ministres et annonça qu’il revenait à l’Etat de prendre de drastiques décisions pour réduire cette inconvenante pollution au CO2, sans parler des émissions de gaz de tous ces équidés et ruminants. Déjà, le trou de l’ozone pointait son orifice maléfique sur le monde des pollueurs. La Grosse Commission se réunit, consulta les éminences du royaume et quelques jours plus tard, le Grand Chambellan présenta les mesures au peuple pour cette transition énergétique de la traction animale. A partir de l’année suivante, tombereaux, charrettes et autres chars tirés par de lourds ruminants ou équidés seraient taxés par un malus proportionnel au nombre d’animaux de trait.

L’Etat préconisait désormais leur réduction, et l’usage des mules et des ânes, beaucoup moins polluants. Il alla même jusqu’à instaurer un bonus pour ceux qui condescendraient à utiliser de simples poneys. Les cochers étaient en rage : comment faire pour conduire nos seigneurs désormais ? Le carrosse n’avancera point si on remplace quatre vaillants destriers par trois mules têtues et vite essoufflées. Les charretiers juraient ! Les puristes passionnés de randonnées à vive allure se demandaient où serait désormais le plaisir de chevaucher ? Et qu’en serait-il des escuyers du Roy qui accompagnent son carrosse ? Ces nobles montures, fussent-elles royales, émettent elles aussi moult émanations de CO2 sur le pavé parisien. Le Roy devait-il désormais se faire accompagner par une escorte de poneys ? Cela ferait sans nul doute bien rire les monarques des pays voisins. Le chancelier du royaume aurait dû s’en inquiéter ! La royale conférence n’avait rien précisé sur ce point !

La sobriété étant de mise, quelques aventureux étaient allés chercher chez les Ibères un curieux animal aussi robuste que bossu et fort économe en nourriture et eau. Il venait, disaient-ils, d’Arabie où les Sarrasins l’employaient à porter de lourdes charges sur de longues distances. C’est ainsi que le dromadaire ① fit son apparition sur le territoire des Francs !

La question de l’autonomie arriva, chacun ayant compris que si quatre courageux chevaux pouvaient tirer une charrette sur vingt lieues sans demander nourriture, cela était impossible pour les mules. D’une part, elles marcheraient plus lentement et d’autre part, il faudrait s’arrêter pour les recharger en nourriture, ce qui allongerait notablement le temps du parcours. La mule est capricieuse et mange lentement ! Cela nécessiterait de créer des bornes de rechargement d’eau et d’avoine sur les chemins loin des villages. Sans doute faudrait-il encore payer quelques deniers d’argent à un garde pour les laisser se recharger ? C’en était déjà assez des diverses taxes d’octroi et de tonlieu, des attaques de brigands qui vous détroussent de vos bourses et de votre marchandise, désormais il faudrait payer pour nourrir et abreuver les bêtes en route ! Où allions-nous ? Pauvre pays des Francs !

Le sujet faisait le buzz, et les discussions étaient fort animées dans toutes les tavernes du royaume. C’est que, désormais, les plus vaillants palefrois ne cotaient plus rien sur le marché de l’occasion. Impossible de les vendre sans faire une grosse perte lors de la foire mensuelle. En revanche, mules et ânes avaient subitement vu leur prix grimper. Les plus anciens charretiers – plutôt climato-sceptiques – disaient qu’ils avaient respiré toute leur vie du CO2 et qu’ils n’en n’avaient point eu d’humeurs pour autant. Selon eux, ce n’étaient là que balivernes de druides incompétents, de ministres avides de taxes pour remplir les coffres du royaume. Les plus hostiles haranguaient les confréries vertes, menées par des jouvenceaux ambitieux, aussi chevelus qu’ignorants, et surtout une jeune jouvencelle du royaume des Vikings, qui voulaient repeindre en vert tout le pays des Francs.

Il fallait derechef faire taire ces enverdeurs ! Les chemins qui reliaient les villages étaient en fait les anciennes voies romaines construites quelques siècles auparavant. Mais les provinces ne possédaient que des coffres quasiment vides et l’entretien laissait à désirer : dalles manquantes et profondes ornières toujours remplies de boue, car il pleuvait beaucoup à cette époque où le réchauffement climatique était encore inconnu. Les échevins obligeaient bien les villageois à la corvée de bouchage des trous en apportant quelques cailloux, mais la population prudente et qui manquait parfois d’audace ne s’aventurait guère à plus d’une demi-lieue du bourg. Au-delà, il fallait être vigilant car il y avait souvent pilleries et rançonnements. Certains seigneurs faisaient même détériorer volontairement les chemins de leur seigneurie, car toute marchandise tombée d’un chariot devenait alors leur propriété !

Les charretiers fouettaient leurs bêtes et roulaient à vive allure pour toujours arriver avant la nuit dans les villages, car il était hasardeux de bivouaquer dans les bois, toujours mal fréquentés. Il est vrai que les auberges étaient rares sur les chemins. Avec cet empressement, nombre de charrettes se télescopaient ou versaient dans le ravin. Le Grand Chambellan avait été informé de tous ces accidents qui endeuillaient le pays. Il promulgua un décret qui désormais limiterait la vitesse des chars et autres charrettes sur les chemins de province à quatre-vingts pas à la minute. La mesure devenait applicable dès le début de l’été suivant. « Des contrôles seront effectués par les brigades des chevaliers du Roy », avait-il annoncé ! La grogne continua de monter parmi les charretiers qui réclamaient toujours en jurant à grands cris le retour au quatre-vingt-dix pas. Ils s’insurgeaient contre cette mesure prise par des technocrates parisiens sans concertation avec les seigneurs de province.

Le Grand Chambellan, qui avait fait quelques déplacements dans tout le royaume, avait dû subir les quolibets d’une population lassée par les mesures royales. C’était – avait-il ouï – une atteinte aux libertés fondamentales du peuple, le droit de se mouvoir avec l’animal que l’on souhaite, à la vitesse que l’on veut. Partout sur son passage, il subissait un tintamarre d’écuelles et de marmites, un charivari à le faire
choir de sa noble monture, mais point de banderoles, car en ces temps-là les Francs d’en bas ne savaient point écrire, ni jouer au scrabble. Epuisé et fort courroucé que le peuple lui ait causé du déplaisir, le teint pâle et l’œil humide, il demanda audience au Roy et lui conta ses mésaventures, le mécontentement de tous ces gueux, cette jacquerie qui s’organisait dans les provinces, tous ces gens qui revêtaient des chasubles jaunes, qui barraient les carrefours en faisant des brûlots de bois mort : « Pour sûr, sire, il faut faire œuvre de compréhension teintée de prudence et faire taire cette révolte avant que tous ces manants ne viennent élever quelques barricades avec les pavés parisiens et attaquer votre castel royal ». Le Roy répondit que de mémoire de capétien, jamais pareille révolte n’avait été ourdie !

Après réflexion dans son palais, il se dit qu’il avait senti le vent du boulet. Il consulta quelques ministres, puis son fou et décida qu’afin de faciliter l’adoption de cette mobilité propre, l’Etat proposerait une aide à la conversion animale en accordant une bourse remplie de 4000 deniers d’argent à tout charretier qui souhaiterait remplacer son cheval par une mule ou un âne et que la somme serait portée à 6000 deniers pour un poney. Il autorisa les attelages composés d’un cheval et d’un poney. Le premier assurerait la traction sur les chemins de campagne, le second qui pourrait se recharger sur les bornes d’avoine, réduirait les émissions de CO2 dans les bourgades. Il venait d’inventer la version hybride rechargeable !

Il confirma aussi que les octrois et le stationnement dans les villages seraient dorénavant gratuits pour ces équipages. Il permit aux seigneurs de province d’établir la vitesse qui leur conviendrait pour les chemins et les routes dont ils avaient la charge. Il demanda aussi que l’on fit venir en son palais quelques citoyens parmi les moins rustres, afin qu’il écoutât leurs revendications. « Ces mesures calmeront le bon peuple, me permettront de restreindre la pollution du CO2, et en même temps améliorera ma popularité », se disait-il en son for intérieur.
Demain sera un autre jour !
C’était il y a mille ans …

« Dromadaires dans l’Occident médiéval » Alain DIERKENS – Université de Bruxelles « Histoire des Francs » Grégoire de Tours

Jacques DUFOUR

Publié sur parchemin recyclé, encre biologique, plumes d’oies non gavées.
Ne pas jeter sur le chemin public.

Retour d’échantillons de l’Espace

Sonde chinoise Chang’e 5 : retour d’échantillons lunaires.

La mission a été lancée le 23 novembre 2020 depuis l’île d’Hainan par la fusée Longue Marche 5.

La sonde Chang’e 5 (prononcez : cháng’é wǔ hào) s’est posée sur la Lune le 1er décembre 2020 et a prélevé 2 kg d’échantillons de sol lunaire qui seront bientôt rapportés sur Terre.

Le Module Lunaire Chang’ e 5 sur le sol de la Lune (dessin)

Le 3 décembre le module de remontée a quitté la Lune, pour rejoindre le module orbital.

Le 7 décembre, l’administration spatiale nationale chinoise a confirmé que la manœuvre d’amarrage automatisée s’est passée comme prévu pour sa mission Chang’e 5. Des images de la jonction entre l’orbiteur et le module de remontée ont été diffusées.

Jamais la Chine n’avait encore tenté un rendez-vous en orbite lunaire.

Chang’e 5 doit être de retour sur Terre le 15 décembre.

C’est une première depuis 1976 (Valéry Giscard-d’Estaing était président !) où la sonde soviétique automatique Luna 24 avait rapporté 170 g de sol lunaire !

Les astronautes américains, au cours des six missions Apollo entre 1969 et 1972, avaient récolté 382 kg de roches lunaires.

Sonde japonaise Hayabusa 2 : retour de poussières de l’astéroïde Ryugu

Hayabusa 2 (Faucon Pèlerin 2) est une sonde spatiale japonaise lancée le 3 décembre 2014. La sonde a rejoint l’astéroïde Ryugu en 2018, y a déposé deux petits atterrisseurs, et prélevé quelques décigrammes du sol. Les agences spatiales allemande (DLR) et française (CNES) ont réalisé le petit atterrisseur MASCOT qui a analysé la surface. Après un voyage de six ans, la capsule larguée par Hayabusa 2 avec à l’intérieur les poussières de l’astéroïde Ryugu est revenue sur Terre. Elle s’est posée dans le désert australien ! Le travail scientifique va commencer. 50 % des échantillons seront analysés par plusieurs laboratoires dans le monde. Les 50 autres % seront conservés sous une atmosphère inerte en attendant que les technologies d’analyse progressent. Respect, pour l’une des missions les plus complexes de l’ère spatiale !

Ryugu (le palais du dragon) découvert en 1999 par le laboratoire Lincoln au Nouveau Mexique (USA), est un astéroïde de 870 m de diamètre. Il fait partie de la famille des astéroïdes Apollon, qui croisent l’orbite de la Terre. A l’apogée de son orbite il se trouve à 211 800 000 km du Soleil (150 000 000 km pour la Terre).

L’astéroïde Ryugu ©JAXA L’ombre de la sonde sur l’astéroïde Ryugu ©JAXA

La capsule larguée par Hayabusa 2 et son parachute dans le désert australien

Mais la sonde Hayabusa 2 n’a pas fini son voyage : après avoir largué la capsule, elle est déjà repartie vers un autre astéroïde, baptisé 1998 KY26.

Noël DOLEZ

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