A la mi-février, pour le département de la Vienne, l’obligation du port du masque est prolongée jusqu’au 31 mars 2021, à l’exception des espaces non urbanisés. Au cours des dernières semaines de l’hiver, le chasseur d’images amateur va rechercher ces rares zones dans la ville de Châtellerault et les abords immédiats s’offrant ainsi la possibilité d’ôter le masque chirurgical bleu. Respectant le couvre-feu avancé à 18 h 00 depuis le 16 janvier, il n’a aucunement besoin de générer une attestation de déplacement dérogatoire.
Par ailleurs, lors de cette période ensoleillée, son souci constant sera de s’éloigner de ses congénères pour observer en toute quiétude les oiseaux et autres manifestations de la nature.
Ce souci aura pour conséquence un abandon progressif du site de la Manu et des rives de la Vienne en aval du pont Henri IV où les Châtelleraudais sont de plus en plus nombreux. Après une fréquentation régulière du lac et de la forêt domaniale, il va mettre le cap plus au sud en rejoignant le centre de loisirs de Beaumont-Saint-Cyr et Chauvigny.
Auparavant, le 17 février, il retourne toutefois sur le site de la Manu où les voies de circulation longeant le canal font l’objet d’un nettoyage à la suite de l’inondation du 3. Très tôt, au début de l’après-midi, la femelle martin-pêcheur se montre dans un arbuste en bordure de la confluence de l’Envigne et de la Vienne. Il n’aura pas l’occasion de la revoir avant l’arrivée du printemps. Selon un spécialiste de la LPO, la turbidité de l’eau, gênant son activité de pêche, explique son absence prolongée. Le jardin du directeur accueille les premiers papillons : un citron et un paon de jour. L’arrivée d’un groupe de jeunes « se posant » sur l’aire de pique-nique à l’extrémité sud, met fin à son observation. Ils s’accordent un moment de repos après un passage au skate-park alors très fréquenté.
Jusqu’à la fin de février, le lac et la forêt lui fournissent un moment de répit, très vite écourté. A l’ouest de la pièce d’eau, la rive, la prairie et l’orée du bois sont particulièrement animées : s’y retrouvent geai des chênes, pinson, mésange, rouge-gorge. Le long d’un chemin forestier, à l’arrière des concessions automobiles, un écureuil roux s’amuse dans les hautes branches avec pour voisine, une sittelle torchepot. Dès le 23 février, des papillons se manifestent : grande tortue et vulcain notamment. Outre les promeneurs de chiens, randonneurs, vététistes, pilotes de quad et autres engins motorisés troublent ses sorties. En plus, quelques écoles voisines y ont délocalisé leurs activités sportives.
Au début du mois de mars, il prospecte avec bénéfice les bosquets du quartier est des Renardières en aval du pont Maréchal Lyautey. Sittelle torchepot, grimpereau et pic épeiche y côtoient pinson, mésange, pouillot et rouge-gorge dans des arbres survolés par des corbeaux croassant sans interruption. Le dimanche 14 mars, des pêcheurs et leurs voitures stationnées au bord de la rivière l’obligeront à faire demi-tour. Il en sera de même le mercredi suivant avec le passage d’une tondeuse tractée le long de la rue Charles Plessard.
Le premier samedi de ce même mois, la recherche de nouveaux volatiles le conduit, en famille, au centre de loisirs de Beaumont-Saint-Cyr. Il n’est pas le seul à avoir eu cette idée. Plusieurs familles s’y retrouvent notamment pour déjeuner en plein air. Des enfants un peu bruyants troublent sa visite de la réserve ornithologique, zone interdite à la promenade de River et donc de sa maîtresse. Malgré tout, vanneaux et grèbes, tous huppés, y sont observés. Un prunier en fleurs y accueille quelques insectes dont un vulcain. 
Le 19 mars, une très courte excursion au nord de Châtellerault, en compagnie de Jean Langoumois, marquera la fin de l’hiver avec la manifestation de quelques hérons garde-bœufs à Antran.
Après l’apparition de quelques fleurs, le changement de saison sera marqué par de nouvelles mesures de freinage concernant seize départements pour un mois. Maintenu sur l’ensemble de la France, le couvre-feu sera décalé à 19 heures à partir du 20 mars.
Denis Lemaître


e Camille Lebeau.

Au début du mois de décembre, avec l’arrivée du mauvais temps, la Vienne connaît une brusque montée des eaux qui entraîne une submersion de la végétation au fond du canal de décharge. Un puissant courant gêne l’activité des colverts. Les cormorans quittent le versant occidental du terre-plein pour se réfugier dans les arbres voisins. Moins nombreux, les cygnes continuent à se battre contre le courant pour trouver leur pitance. Le 5 décembre, un adulte et deux juvéniles s’aventurent à quelques mètres, en amont du barrage EDF.
Par moments, un rayon de soleil suffira toutefois à éclairer des berges aux nuances automnales.
Absents seulement deux jours, des cygnes tuberculés sont revenus dès le 8 octobre. Une famille de cinq avec trois juvéniles assure la relève en amont du pont Henri IV. Outre un plumage brun-gris pour l’un d’eux, un bec gris foncé distingue les jeunes des adultes au bec orange surmonté d’un tubercule noir. Respectant les recommandations présidentielles, ils restent à six depuis la mi-octobre avec le renfort d’un autre adulte. La jauge sera dépassée, le 27 octobre, par une douzaine de cygnes, en amont de l’usine EDF, attirés par des végétaux accrochés aux bouées délimitant la zone de navigation.
Quelques jours, plus tard, en forêt de Mareuil, sur la commune de Chauvigny, il procédera de même. Par la même occasion, River, la nouvelle chienne de sa fille Hélène, fera sa première sortie dans les bois.
Le 20 octobre, de nombreux passereaux s’affairent autour d’arbustes de la rue Camille Lebeau. Sous la surveillance de plusieurs étourneaux perchés sur les antennes environnantes, fauvettes, mésanges bleues, rouges-queues et autres dégustent des baies. Le lendemain, ses pas pousseront le chercheur d’images jusqu’au pont de Loudun, lieu de franchissement de la Vienne par l’ancienne voie de chemin de fer. Cet ouvrage, l’ancienne usine du Bien-Nourri et l’île Sainte-Catherine sont alors photographiés.

Son repérage lointain, à la suite d’une observation minutieuse des berges, permet parfois des belles photographies grâce une approche silencieuse.
Le courant plus puissant entraînera le départ momentané des cygnes.