Mission Mars – Premiers tours de roues de Perseverance, article de Jacques Dufour

Le robot Perseverance s’est déplacé de 4 mètres vers l’avant et a effectué une rotation vers la gauche. Puis il a reculé de 2,5 mètres. Le tout en 33 minutes.

Sur la photo jointe, on aperçoit au centre l’endroit où il s’est posé et, à gauche et à droite, les zones qui ont été soufflées par les rétrofusées au moment de son atterrissage. Les traces de ses roues sont bien visibles au centre et en bas à droite. En haut de l’image, à 1,8 km, ce sont les alluvions du delta qu’il doit explorer.

La zone d’atterrissage avait donc été bien choisie, puisqu’elle comporte peu de roches en relief et qu’elle est très plate. D’autres trajets un peu plus longs sont prévus ces prochains jours. Le véhicule sera capable de parcourir 200 mètres par jour martien (des journées très légèrement plus longues que sur Terre, soit 24 h 40 min). Il se déplacera cinq fois plus vite que Curiosity, l’autre rover de la Nasa encore en activité sur Mars depuis 2012.

Bientôt, l’hélicoptère Ingenuity, qui doit devenir le premier engin motorisé à voler sur une autre planète, doit être relâché du dessous du rover, où il se trouve encore pour le moment. Les équipes de la Nasa cherchent actuellement le meilleur endroit pour effectuer ce vol historique, « avant la fin du printemps », a promis vendredi Robert Hogg, chef adjoint de la mission. Le rover a déjà envoyé vers la Terre plus de 7 000 images, capturées par ses nombreuses caméras. Sur l’une d’elles, on peut voir une roche de couleur marron clair de 70 cm de long, sur laquelle a été utilisé pour la première fois l’instrument scientifique SuperCam, une caméra ultra sophistiquée de la taille d’une boîte à chaussures, conçue par le CNES français à Toulouse. Elle est équipée d’un laser qui peut tirer sur une roche jusqu’à 7 mètres de distance afin de pouvoir analyser sa composition.

Les résultats seront présentés par la Nasa la semaine prochaine.

Le jour martien de 24 h 40 minutes impose aux 250 ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory et de la NASA de travailler pendant le jour martien en décalant leurs horaires de travail de 40 minutes chaque jour ! Pas simple de conjuguer vie de famille, travail décalé, enthousiasme d’une mission réussie et… heures de sommeil ! Même chose pour les ingénieurs du CNES à Toulouse qui pilotent la caméra du bras du robot. Tous les 37 jours terrestres ils retrouvent les horaires du premier jour, puisque cela correspond à 30 jours martiens. Ereintant le travail au JPL, à la NASA, et au CNES !

 

6 mars 2021

Jacques DUFOUR

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