Un chasseur d’images amateur au début d’un printemps 2021 confiné

Au plan sanitaire, ce début du printemps ensoleillé, marqué par la visite à domicile d’un morio le 24 mars, n’apporte pas, dans un premier temps, de changement. L’arrêté préfectoral portant obligation du port du masque est prolongé jusqu’au mardi 1er juin inclus. Quinze jours plus tard, il en sera tout autrement avec l’extension, à tout le territoire national, des mesures déjà prises pour seize départements. Ces dispositions renforcées prennent l’aspect d’un troisième confinement.

Dès lors, dans la limite de 10 kilomètres autour de son domicile, le photographe amateur reste attaché à la fréquentation des espaces non urbanisés où la distanciation physique peut être respectée de manière continue. Le lac et la forêt domaniale de Châtellerault deviennent ainsi ses lieux de chasse privilégiés. Il s’autorise toutefois quelques escapades le long de la Vienne, à la Manu et même à Ingrandes.

Inspiré par le changement d’heure du 28 mars, il expérimente, le 30, une sortie matinale aux abords du lac de la Forêt. Ce choix est heureux. La forêt et la prairie s’animent alors des premiers ébats des volatiles. Pies, corneilles, étourneaux, merles noirs et rouges-gorges inspectent le sol à la recherche de nourriture. Dans les arbres, geais, fauvettes, mésanges, pics et sittelles ont la même occupation avec des menus différents : gland pour le geai, baies de laurier pour la fauvette, fleurs de prunier pour la mésange, insectes dans le bois pour le pic et la sittelle.

Une promenade en forêt, également matinale, le lendemain lui offre la possibilité de retrouver un pic épeiche et un accenteur mouchet.

Le 7 avril, en début d’après-midi, faute de pouvoir présenter un justificatif de domicile, une attestation de déplacement dérogatoire est générée sur le téléphone portable pour une promenade le long de la Vienne. Après le franchissement de cette rivière par le pont du Maréchal Lyautey et le passage sous la voie de chemin de fer, est atteint, au bout d’une heure et demie de marche, l’étang de Nonnes Nord. Les abords de ce plan d’eau sont propices à l’identification de quelques plantes (cardamine des prés, lamier blanc et lierre terrestre).

Le 8 avril, une longue promenade en forêt de Châtellerault occupe une bonne partie de l’après-midi. Une fois Françoise laissée sur le parking du Bœuf Mort, au nord du lac, le trajet parcouru emprunte des layons bordant l’autoroute A10 en direction du sud.

L’itinéraire choisi, également fréquenté par quelques sportifs, autorise une observation fructueuse de la flore (faux houx et potentilles) et de la faune, notamment les oiseaux. Outre les passereaux habituels, un coucou gris est ainsi repéré et photographié au niveau de l’aire de repos autoroutière.

Le 14 avril, une sortie ornithologique, en compagnie de Jean Langoumois, agrémente tout l’après-midi. Les parcelles forestières 2, 3 et 9 sont ainsi arpentées à la recherche de quelques oiseaux : geais, pics, mésanges, pinsons et autres. S’y ajoutent quelques papillons (thècle de la ronce, panthère, aurore, grande tortue) surpris dans les allées. Une station prolongée au bord de la mare du Bœuf Mort, lieu de baignade des passereaux, met fin à cette promenade. Une semaine plus tard, un bruant zizi, une grive musicienne et des verdiers seront observés à ce point d’eau.

Le 16 avril, à partir de 16 h 30, une activité physique de plein air, avec pour objectif le site de la Manu, termine la journée.

Rentrant à son domicile par le quai du 11 novembre, le long du canal de décharge de l’Edf, le promeneur y remarque le retour d’un héron cendré, absent depuis 3 mois, d’une nette rousse, disparue à la mi-février, et d’un chevalier guignette, parti à la fin de l’été dernier.  Le 25 avril, une femelle colvert y accompagnera les premiers pas de ses petits sur le terre-plein central bordant ce canal.

Le 20 avril, une nouvelle observation des oiseaux au Lac est programmée en matinée. Le déplacement en voiture est un peu laborieux. La distribution en drive des sacs jaunes sur la place Henri Roy est à l’origine d’un bouchon dans la rue Clément Krebs. Durant deux heures, la rive occidentale du Lac de la Forêt est parcourue. Le calme des lieux autorise la découverte de quelques chevaliers guignettes et un coucou gris à l’extrémité sud du plan d’eau.

Au nord, près de la mare, un serin cini est remarqué en compagnie de lapins de garenne.  Deux jours plus tard, un écureuil roux anime la traversée de la parcelle forestière 23.

Le 25 avril, un court déplacement en voiture, dans un rayon de 10 kilomètres, permet la découverte du parc des loisirs du Gros Caillou à Ingrandes.

Seule l’observation quelques papillons (flambé et cuivré) égaie cette sortie autour d’un lac aux rives déboisées et aux abords fauchés.

A la fin du mois d’avril, le lac et la forêt connaissent de gros changements : les arbres retrouvent leurs feuilles, évolution rendant plus difficile l’observation des oiseaux, les fleurs tapissent les sous-bois (euphorbes, genets et jacinthes) et les points d’eau, comme la mare au nord du lac, se tarissent. Le 28 avril, quelques brins de muguet sont cueillis au Marchais de la Caraque, au nord-ouest de la route D 21.

Un retour progressif à une vie normale à compter du 3 mai 2021 s’accompagnera d’une levée de la limite de déplacement. Une nouvelle aventure débutera pour le photographe qui comptabilise aujourd’hui 464 observations sur l’application iNaturalist.

Denis Lemaître

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