La mission Mars 2020 de la NASA et le robot PERSEVERANCE, article de Jacques Dufour

Ce soir jeudi 18 février, la mission de la NASA « MARS 2020 » arrivera sur la planète Mars pour y déposer le robot « PERSEVERANCE ».

La Section Astronomie vous tient informés au sujet de cet événement exceptionnel.

Cette mission, qui a décollé de Cap Canaveral en juillet dernier, arrivera sur le sol martien à 21 h 44 ce soir (heure française) après avoir parcouru 504 688 791 km dans l’espace.

Mais il faudra 11 minutes et 22 secondes pour que les signaux arrivent sur Terre (les signaux radio circulent à la vitesse de la lumière…). C’est une opération extrêmement délicate qui doit se réaliser entièrement automatisée et pilotée par l’intelligence artificielle du module. Le vaisseau arrivera à une vitesse de 20 000 km/h, il sera d’abord freiné à 130 km d’altitude par un bouclier thermique qui atteindra 1 300 °C.

A 11 km d’altitude et à encore 1 500 km/h, un énorme parachute de 21 m de diamètre sera déployé pour ralentir le vaisseau à 300 km/h. Ensuite, après le largage du bouclier, des caméras compareront les images qu’elles prendront à celles en mémoire pour rechercher le point précis d’atterrissage. Enfin, à 2 km d’altitude, le vaisseau descendra, ralenti par 8 moteurs fusées. Un système très ingénieux, le « SKY CRANE » (la grue du ciel) déjà utilisé en 2012 pour le Rover CURIOSITY, permettra de stabiliser le rover à quelques mètres du sol et de le laisser descendre lentement à l’aide de câbles.

Une fois PERSEVERANCE déposé, le vaisseau reprendra de l’altitude, s’éloignera pour aller s’écraser à plusieurs centaines de mètres de là. Il s’agit d’un ensemble d’opérations complexes qui devront se réaliser très rapidement en corrigeant les déviations de trajectoires pour poser ce robot à l’endroit prévu. Ce rover est l’engin le plus sophistiqué jamais déposé par l’Homme sur une autre planète. Cette phase de descente très risquée a été nommée « les 7 minutes de terreur » par la NASA. Les ingénieurs au sol ne peuvent intervenir durant cette phase, la distance (204 600 000 km) ne permettant pas de communication en direct avec l’engin (11 minutes 22 secondes).

Si tout se déroule conformément au programme, le rover PERSEVERANCE équipé de 6 roues sera déposé au bord du cratère Jézéro dans le delta d’un ancien fleuve asséché depuis 3,5 milliards d’années. Un des objectifs de cette mission sera de rechercher si des formes primitives de vie ont pu émerger dans ces argiles en en recherchant des traces fossiles. Ce rover disposera aussi d’un drone hélicoptère expérimental qui devrait être le premier engin à voler sur une autre planète.

Plusieurs médias retransmettront ce soir à partir de 21 h l’arrivée de PERSEVERANCE sur la planète Mars.

La Section Astronomie vous informera de la suite de cette mission dans les prochains jours.

Jacques DUFOUR

Retour d’échantillons de l’Espace

Sonde chinoise Chang’e 5 : retour d’échantillons lunaires.

La mission a été lancée le 23 novembre 2020 depuis l’île d’Hainan par la fusée Longue Marche 5.

La sonde Chang’e 5 (prononcez : cháng’é wǔ hào) s’est posée sur la Lune le 1er décembre 2020 et a prélevé 2 kg d’échantillons de sol lunaire qui seront bientôt rapportés sur Terre.

Le Module Lunaire Chang’ e 5 sur le sol de la Lune (dessin)

Le 3 décembre le module de remontée a quitté la Lune, pour rejoindre le module orbital.

Le 7 décembre, l’administration spatiale nationale chinoise a confirmé que la manœuvre d’amarrage automatisée s’est passée comme prévu pour sa mission Chang’e 5. Des images de la jonction entre l’orbiteur et le module de remontée ont été diffusées.

Jamais la Chine n’avait encore tenté un rendez-vous en orbite lunaire.

Chang’e 5 doit être de retour sur Terre le 15 décembre.

C’est une première depuis 1976 (Valéry Giscard-d’Estaing était président !) où la sonde soviétique automatique Luna 24 avait rapporté 170 g de sol lunaire !

Les astronautes américains, au cours des six missions Apollo entre 1969 et 1972, avaient récolté 382 kg de roches lunaires.

Sonde japonaise Hayabusa 2 : retour de poussières de l’astéroïde Ryugu

Hayabusa 2 (Faucon Pèlerin 2) est une sonde spatiale japonaise lancée le 3 décembre 2014. La sonde a rejoint l’astéroïde Ryugu en 2018, y a déposé deux petits atterrisseurs, et prélevé quelques décigrammes du sol. Les agences spatiales allemande (DLR) et française (CNES) ont réalisé le petit atterrisseur MASCOT qui a analysé la surface. Après un voyage de six ans, la capsule larguée par Hayabusa 2 avec à l’intérieur les poussières de l’astéroïde Ryugu est revenue sur Terre. Elle s’est posée dans le désert australien ! Le travail scientifique va commencer. 50 % des échantillons seront analysés par plusieurs laboratoires dans le monde. Les 50 autres % seront conservés sous une atmosphère inerte en attendant que les technologies d’analyse progressent. Respect, pour l’une des missions les plus complexes de l’ère spatiale !

Ryugu (le palais du dragon) découvert en 1999 par le laboratoire Lincoln au Nouveau Mexique (USA), est un astéroïde de 870 m de diamètre. Il fait partie de la famille des astéroïdes Apollon, qui croisent l’orbite de la Terre. A l’apogée de son orbite il se trouve à 211 800 000 km du Soleil (150 000 000 km pour la Terre).

L’astéroïde Ryugu ©JAXA L’ombre de la sonde sur l’astéroïde Ryugu ©JAXA

La capsule larguée par Hayabusa 2 et son parachute dans le désert australien

Mais la sonde Hayabusa 2 n’a pas fini son voyage : après avoir largué la capsule, elle est déjà repartie vers un autre astéroïde, baptisé 1998 KY26.

Noël DOLEZ

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